Les suites post-opératoires peuvent se compliquer à distance de l’intervention. Nous aborderons quelques complications afin de vous proposer des éléments de réponse quant à la conduite à tenir.
Le problème cicatriciel
En cas de cicatrice inflammatoire mais surtout d’écoulement même séreux, la mise sous antibiothérapie doit être PROSCRITE en raison d’un risque de décapitation des germes sur une possible infection profonde.
Un avis urgent spécialisé de son chirurgien est important afin d’évaluer une éventuelle infection précoce du site opératoire quelle soit profonde ou superficielle. Dans certains cas, une prise en charge chirurgicale en urgence est de mise pour lavage et prélèvements bactériologiques.
En présence d’une prothèse, un lavage chirurgical PRECOCE (moins de 3 semaines) avec une antibiothérapie adaptée post-opératoire permet d’obtenir les meilleurs résultats.
Une surveillance de la température et un bilan infectieux (NFS, CRP) sont indispensables.
L’hématome
Un hématome peut survenir dans les suites post-opératoires immédiates mais parfois à distance. En l’absence de compression nerveuse, de signes de souffrance cutanée, le repos et le glaçage restent les meilleurs moyens de traiter cet hématome.
Il est important d’évaluer la présence de certains facteurs de risque à savoir une anticoagulation inadaptée (surdosage AVK), une prise d’AINS voire d’aspirine favorisant le saignement.
Un bilan biologique (NFS, TP-TCA) permet d’évaluer la tolérance du saignement et une éventuelle hypocoagulabilité.
La douleur
En règle général, la douleur post-opératoire doit être jugulée par des antalgiques per os de niveau I (paracétamol) et de niveau II (tramadol, codéine) voire des AINS. En cas de douleurs plus importantes, il faut éliminer une cause définie comme un syndrôme de loge en cas de fracture de jambe ou des deux os de l’avant-bras, une infection débutante, un œdème conséquent voire une luxation prothétique.
En l’absence de complications, l’adaptation du traitement antalgique est nécessaire avec la mise d’AINS en l’absence de contre-indications voire d’antalgique de niveau III. En cas de doute, un avis spécialisé est nécessaire.
La phlébite
La mise sous HBPM, le port de bas de contention et la réalisation d’exercices précoces de stimulation musculaire permettent de limiter le risque de phlébite. En cas de suspicion de phlébite, parfois avec un doute clinique (signe de HOMANS non ou peu contributif), un écho doppler est indispensable afin d’éliminer la phlébite. Le patient doit être mis au repos (alitement) jusqu’à vérification échographique.
Une mise sous AVK ou un doublement quotidien des injections d’HBPM permet de traiter la phlébite.