LES SUITES POST-OPERATOIRES
Voici quelques réponses concernant vos suites post-opératoires immédiates avec certaines précautions à respecter, notamment en terme de mobilisation mais aussi à propos de certaines complications précoces qui motivent une attention particulière. Un suivi régulier à long terme avec votre chirurgien est souvent nécessaire car des complications peuvent survenir tardivement.
Quelles précautions prendre après l’intervention ?
• La convalescence doit être paisible et harmonieuse afin de reprendre tranquillement une vie normale sans excès ni démesure. Reposez vous jusqu’à la consultation avec le chirurgien.
• Nous conseillons la poursuite du traitement antalgique quelques jours, et éventuellement le « glaçage » du membre opéré et sa surélévation pour diminuer le gonflement réactionnel
• Il est nécessaire de surveiller votre cicatrice et d’y prendre soin, de la garder propre et au sec. En cas de réfection du pansement par l’infirmière, pensez à acheter au préalable le nécessaire (antiseptique, compresses, pansement,…) pour réaliser votre pansement.
• Les mouvements exagérés et les positions forcées liés à certaines activités quotidiennes ou sportives doivent être évités les premiers mois car se sont des mouvements « luxants ». Ces gestes seront expliqués lors de votre hospitalisation.
• La rééducation doit être douce, non douloureuse et progressive, sans forcer. Il est habituel de marcher avec une ou deux cannes pendant plusieurs jours.
• A votre sortie d’hôpital, les bas de contention doivent être mis sur les 2 jambes et maintenus six semaines, soit jusqu’à la première consultation avec votre chirurgien. Ils permettent de limiter le risque de thrombose veineuse qui pourrait survenir du risque de l’immobilisation du membre opéré.
Il est souvent nécessaire de poursuivre le traitement anticoagulant pendant 4 à 6 semaines soit par piqûres (injections sous cutanées tous les jours d’une héparine de bas poids moléculaire) ou par prise de comprimés (antivitamines K dits AVK). Pour surveiller ces traitements, des prises de sang sont nécessaires. Pour les héparines, il faut surveiller les plaquettes une fois par semaine (elles doivent rester au dessus de 150 000/mm3) et pour les AVK, il faut surveiller l’INR (International Normal Ratio) qui doit se situer entre 2 et 3 (au-delà de 5, il existe un risque de saignement et en dessous de 2, c’est inefficace) ou un Temps de Quick (TP) voisin de 30%. Le résultat doit être montré à votre médecin.
• En cas de retour à domicile, il est préférable d’aménager votre habitat. Ainsi, il faut éviter les escaliers parfois dangereux avec les cannes, donc dormir au rez-de-chaussée si votre chambre est à l’étage, mettre un réhausseur de toilettes, des barres d’appui dans la douche et les toilettes, un tapis de douche antidérapant et un siège de douche avec des embouts antidérapants (les bains sont déconseillés au début), marcher avec de bonnes pantoufles aux semelles antidérapantes, faire attention aux sols glissants les premières semaines (salle de sain, cuisine, hall d’entrée), enfin préférez les sièges hauts avec accoudoirs.
• Si vous allez en centre de convalescence, ces précautions ne seront plus indispensables. Lors du retour à domicile, au début, elles peuvent être source de confort.
• La reprise de l’activité sexuelle s’envisage lorsque vous vous sentez prêt(e), en évitant les positions acrobatiques.
Quels sont les gestes à éviter avec une prothèse de hanche ?
Les mouvements exagérés et les positions forcées liés à certaines activités sportives ou non (mouvement combiné flexion de cuisse- rotation interne- adduction ou extension de jambe- rotation externe forcée) doivent être évités les premiers mois (4 à 6 semaines) car se sont des mouvements « luxants ».
Par exemple, le mouvement du « twist », le croisement des jambes, le chaussage par l’arrière.
Ces gestes vous seront expliqués par l’équipe soignante. L’équipe de kinésithérapie vous explicitera des alternatives à ces mouvements à éviter. Par exemple, pour vous chausser, il vaut mieux adopter la position dite de la « grenouille » (se chausser par devant, le genou en dehors).
Quels sont les gestes à éviter avec une prothèse de genou ?
• AUCUN geste particulier n’est à éviter.
• Tout mouvement forcé, faisant apparaître une douleur, doit être à priori évité (se mettre à genoux en tailleur, …)
• Une certaine activité de loisir est possible. Cependant, une prothèse de genou n’est pas conçue pour des sollicitations sportives violentes. Certains exercices vous sont proposés par votre chirurgien.
• Consultez votre chirurgien si :
- Un mouvement devient douloureux
- Un dysfonctionnement apparaît par blocage (le genou se coince), par ressaut (le genou claque), par instabilité (le genou lâche ou se dérobe) ou mouvement anormal.
- Le genou gonfle et devient chaud.